EN
VOL (2)
L'appareil rejoint la piste d'envol sous
la surveillance de la tour de contrôle, bâtiment facilement
reconnaissable en forme de tour aux vitres teintées inclinées pour
éviter l'éblouissement des opérateurs, souvent isolée et hérissée
d'antennes et d'instruments météorologiques, surmontée de feux : vert,
blanc, vert, blanc (Les tours de contrôle sont placées sous la
responsabilité du ministère des transports et de l'administration
aéronautique civile). L'appareil peut alors rejoindre son point
d'envol seul ou être déplacé par un véhicule "pousseur".
Pendant ce laps de temps, le personnel de bords fait la démonstration
des gilets de sauvetage, des masques à oxygène, et indique les
issus de secours. Un nouveau contact radio entre le copilote et la
tour a lieu pour l'autorisation de départ. L'équipage (deux hommes
sur les moyens-courriers, trois sur les longs-courriers) procède à
une dernière vérification afin de s'assurer qu'aucune modification
n'est intervenue dans le plan de vol. Le contrôle attribue à
l'appareil un code transpondeur, une fréquence radio, puis le numéro
de piste pour le décollage. Le copilote contacte sur cette fréquence
le contrôle au sol qui lui indique le parcours à suivre pour
rejoindre la piste de décollage. Toutes les communications échangées
entre l'appareil et le personnel au sol et la tour peuvent être
facilement suivies par toute personne disposant d'un récepteur FM
(bande aviation 118 – 136 MHz).
L'appareil décolle face au vent (86,4% des accidents surviennent pendant la phase de décollage qui reste la plus dangereuse en raison du plein de kérosène qui représente le tiers environ de la masse totale. Un appareil comme un A 340 consomme 10 tonnes de carburant à l'heure), le vent de face améliore la sustentation de l'appareil et l"'aide » à s'élever dans les airs. À l'atterrissage, le vent de face améliore la décélération en contribuant à réduire la vitesse de l'appareil. En cas d'incident, l'appareil ne peut se poser à pleine charge. Le train d'atterrissage céderait et l'avion se retrouverait sur le ventre avec les réservoirs pleins ! L'avion doit être allégé. Une bonne partie de son carburant doit alors être rejetée à l'extérieur.
Les pistes font l'objet trois fois par jour d'un contrôle visuel pour s'assurer qu'aucun objet ne traîne sur la piste. Rappelez-vous le crash du Concorde en juillet 2003. À 14 h 42 GMT, le vol AF 4590 s'apprête à décoller. Cinquante-six secondes plus tard, la tour de contrôle l'informe que l'arrière de l'appareil est en feu. Quatre secondes plus tard, le pilote signal la panne du moteur n° 2, l'appareil lancé à 300 km/h a déjà atteint "V1" – vitesse à laquelle la piste est trop courte pour annuler le décollage. Le pilote qui rencontre de nombreux problèmes propose un atterrissage d'urgence au Bourget. L'appareil se cabre et le moteur n°1 subit une perte de puissance. L'appareil s'écrase au sol entraînant la mort de 113 personnes. Un DC-10 de la Continental Air Lines qui avait décollé quelques minutes avant le Concorde avait perdu une pièce en titane qui a suffi à entailler le pneu avant de venir perforer le réservoir et d'endommager le réacteur.
L'appareil parvenu en début de piste en position "numéro 1 pour le décollage", il passe sous contrôle local. Après l'accusé de réception autorisant l'appareil à décoller, le commandant place l'avion dans l'axe de la piste, freins serrés et "met les gaz". Le régime atteint, le pilote relâche les freins et l'avion s'élance sur la piste. Le copilote annonce "V1", ce qui signifie qu'à partir de ce moment l'avion ne doit plus être freiné. L'avion doit impérativement décoller. Parvenu à VR, le copilote annonce "rotate", le commandant tire alors le "manche" pour cabrer l'appareil et amorcer le décollage. L'appareil atteint "V2", c'est-à-dire la vitesse à laquelle il n'y plus pour l'appareil risque de décrochage (perte de vitesse). L'avion peut gagner son altitude de croisière et prendre son cap. Si l'avion doit voler à plus de 4000 pieds (1220 m), la cabine est pressurisée (équipression) à cette altitude.
L'appareil est repéré et identifié par le contrôle radar qui va le suivre lors du décollage jusqu'à sa reprise en charge par le contrôle départ. Le système de contrôle aérien divise l'espace en deux catégories principales. La zone de contrôle radar dans laquelle l'appareil est guidé par le contrôle (fréquences 117.9 à 144 MHz), la zone de vol hors de tout contrôle (communications HF 1.600 à 4.450 KHz). La zone terminale peut s'étendre dans un rayon de 24 km et ce jusqu'à 7500 pieds (environ 2200 mètres) d'altitude. Un aéroport au trafic très intense peut étendre son contrôle sur 3 zones 1400 - 2500 - 7500 pieds, et exceptionnellement jusqu'à 18.000.
À coté de la matérialisation de l'avion sur l'écran radar, un petit rectangle affiche les informations : la compagnie, le numéro du vol, l'altitude et la vitesse, cela peut donner : AF 310 08028, ce qui signifie qu'il s'agit du vol air France n° 310 qu'il est à 800 pieds, que l'appareil se déplace à la vitesse de 280 nœuds (un nœud est égal à 1852 mètres). En cas de détournement, le pilote active un switch (interrupteur) et aussitôt, l'écran radar affiche en plus des informations ci-dessus mentionnées, les lettres HJK pour hijacking.
Le
vol des aéronefs (tout engin volant) est soumis à une route
contrôlée par la réglementation et les stations du
contrôle aérien.
Si au début de l'aviation les pilotes volaient à basse altitude
pour s'orienter selon le terrain survolé, les avions modernes sont
équipés d'instruments de navigation leur indiquant
les paramètres du vol (cap, altitude, vitesse, position etc.), voire
pour les avions de ligne d'un pilote automatique pré-programmé pour
maintenir les paramètres du vol contenu en mémoire. Malgré cela,
le commandant de bord et le copilote restent irremplaçables pour
faire face à un incident de vol. Les avions de ligne sont tenus
d'emprunter des "couloirs" aériens larges de
10 nautiques jalonnés de balises radio (VOR) et des centres de
contrôle régionaux, le tout étant dûment mentionné sur
les cartes de navigation aérienne et sur lesquelles figurent le
code de chaque route, le cap à suivre, la distance séparant les
divers points de contrôle.Les
routes aériennes principales portent le nom d'une couleur reproduite
sur la carte de navigation. Parvenu au point de convergence de ces
routes, l'ordre de préséance qui prévaut est : route verte
d'abord, puis viennent ensuite les routes ambre, rouge, et bleue. Les
appareils qui volent à une même altitude (plafond) doivent être
distants l'un de l'autre d'au moins
dix minutes de vol. Pour les appareils volant vers le sud ou l'ouest,
l'avion doit se tenir à une altitude paire (6000, 8000 pieds etc.),
pour les avions volant vers le nord ou l'est, ils doivent eux se
tenir à une altitude impaire (2100, 2700 pieds etc.). Un appareil
commercial qui vole à une
vitesse de croisière d'environ 900 km/h (250 mètres seconde),
l'espace de sécurité dont il doit bénéficier en permanence est
donc de 9 km et 350 mètres de hauteur. Tout autre appareil
empruntant le même couloir et dans le même sens sera donc à 5
nautiques devant ou derrière et à 600 mètres (2000 pieds) plus
haut ou plus bas. Le rôle du contrôle aérien est de s'assurer du
respect de ces distances de sécurité.
La plupart des appareils de ligne sont pourvus d'un INS (inertial navigation system) couplé au pilote automatique. Lorsque le niveau de vol est atteint, le commandant réduit le régime des réacteurs à leur régime de croisière. Il s'agit de la vitesse la plus économique, et c'est l'esprit libre que le pilote peut se concentrer sur la sécurité : veiller la fréquence internationale de détresse (121.5 Mhz pour les civils et 243 Mhz pour les avions militaires), communiquer au sol et aux autres appareils les conditions météo, les jets stream rencontrés (signet) qui peuvent causer des tourbillons très violents.
Pour
éviter toute collision, les appareils sont équipés du TCAS (trafic
alerte and collision avoidance system). Il s'agit d'un radar qui
assiste le contrôleur au sol afin de maintenir les distances
minimales de sécurité. Le TCAS interroge pour cela les
transpondeurs des appareils et peut ainsi alerter le pilote de la
proximité d'un autre appareil dans une zone de 24 km. L'appareil est
également équipé d'un radar météo capable de déceler les
turbulences et les grêlons susceptibles d'endommager l'appareil. Le
pilote peut après accord du contrôle, être autorisé à contourner
la zone de tempête plutôt que de passer au dessus ou au dessous.
Le
pilote peut à tout moment connaître sa
position grâce aux instruments comme : la plateforme inertielle, les
systèmes DECCA, LORAN, et maintenant le GPS. Le commandant
doit demander l'autorisation de survol océanique au centre de
contrôle aérien. Au dessus de l'atlantique Nord, le pilote peut
emprunter 8 routes aériennes différentes circulant d'est en ouest,
la route la plus septentrionale passe par Reyjavik et la plus
méridionale vers le 45 parallèle. Le vent en altitude peut
atteindre la vitesse de 200 km/h, selon la route choisie, le vol sera
plus confortable et plus rapide. La plupart des vols suivent une
route comprise entre le 50 et 60 parallèle et l'atlantique nord est
survolé quotidiennement par plusieurs centaines d'appareils.
Le
responsable de la compagnie peut, à tout instant, connaître les
mouvements de chaque appareil : localisation, horaire, etc., il lui
suffit de consulter son terminal de l'ordinateur central. Le
coordinateur sait toujours où et comment joindre les pilotes et le
personnel de cabine. Et avec le PARS, il est également possible de
connaître toute modification du plan de vol intervenue, et s'il y a
eu remplacement de l'appareil. En cas d'incident technique non
résolu par l'équipage et ou les ordinateurs, le commandant de bord
prend alors contact avec le service technique, le "trouble
shooting". Ce service détient toute la documentation technique
pour chaque appareil du parc : nombre d'heures de vol, date et nature
des contrôles effectués. Un ingénieur apporte au commandant de
bord les informations nécessaires. Si le problème est sérieux, il
indique les mesures d'urgence qu'il convient de prendre : attendre la
prochaine escale, rejoindre l'aéroport le plus proche ou se poser
immédiatement.
À signaler que n'importe qui peut
acquérir pour une somme de quelques centaines d'euros, un
dispositif (Automatic Dependent Surveillance-B) et l'Aircraft
Communications Adressing and Reporting System pour visualiser en
temps réel toutes les indications de n'importe quel appareil sur un
ordinateur ! C'est grâce à Flightradar qu'un internaute tunisien a
eut son attention attiré par un appareil (Beechcraft Super Air King
350) qui décrivait des cercles depuis plusieurs heures au-dessus du
mont Chaambi (massif situé à la frontière algérienne connu pour
abriter un groupe jihadiste) sans se poser ni être ravitaillé en
vol et dont le "tag" correspondait à un appareil affrété
par Aircraft Logistics Group, une filiale d'AGC Aerospace &
Defense, spécialisée dans la surveillance et le renseignement...
A
mesure que l'appareil se rapproche de la piste, l'atterrissage reste
(avec l'envol) la phase la plus délicate du vol. . A proximité de
certains aéroports surchargés, le contrôle aérien peut demander
au pilote de se placer en zone d'attente, c'est à dire décrire des
cercles dans un espace et à une altitude assignée, c'est le
"staking", jusqu'à
l'autorisation d'amorcer la descente. L'appareil descend ensuite à
une vitesse d'environ 760 mètres par minute et ce jusqu'à une
altitude de 3550 m, plafond auquel le commandant procède au
"recalage" de l'altimètre sur la pression barométrique
locale.
La
vitesse d'approche de l'appareil étant en partie fonction du poids
de l'appareil, le commandant se doit donc de tenir compte de
l'autonomie de vol résiduel de l'appareil. Plus l'avion perd de
l'altitude et de la vitesse, plus les risques face à une turbulence
soudaine sont à craindre. L'avion peut se retrouver plaqué au sol
par une rafale de vents de courant descendant. Sur les aéroports
modernes un réseau LLWAS (lox level wind alert system) compare en
permanence les valeurs météorologiques mesurées avec les valeurs
moyennes enregistrées afin de pouvoir déceler tout écart
significatif. Si la situation comporte des risques, il est alors
ordonner au commandant de retarder l'atterrissage ou de diriger son
appareil vers un autre aéroport. Le balisage au sol indique de jour
comme de nuit l'axe des piste. Une croix verte signifie l'ouverture
de la piste, tandis qu'une signalisation rouge (feux, fusée) en
interdit l'accès.
Le
système ILS (instrument landing system) opérant en VHF (156 à 162
MHz) simplifie l'atterrissage. Une balise située en bout et dans
l'axe de la piste (localizer) indique en permanence au pilote s'il
est bien positionné sur cet axe, tandis que le "glide path"
(itinéraire de descente) fournit l'angle de descente correct afin de
permettre à l'appareil de toucher le sol dans des conditions optimum
de sécurité et de confort. Grâce à l'ILS, il est possible
d'atterrir avec un plafond de 6 mètres et une visibilité n'excédant
pas 12 mètres. Une fois l'avion au sol, le contrôle aérien indique
au commandant de bord la sortie de la piste à emprunter pour
permettre à l'appareil de rejoindre la place assignée sur le tarmac
ou le placeur permet grâce à ses gestes, au pilote de positionner
son appareil correctement dans l'axe de la ligne jaune et ainsi
permettre une approche correcte de l'escalier automoteur ou non qui
permettra le débarquement des passagers et de l'équipage.
L'ESCALE
: l'avion parvenu à son emplacement et l'escalier ou la passerelle
en place, le personnel ouvre la ou les portes situées à gauche de
l'appareil et les passagers sont autorisés à quitter l'appareil.
Des véhicules appartenant au parc automobile de l'aéroport
s'approchent à droite et procèdent au déchargement du fret, à
moins que cette opération ne s'effectue au moyen d'une plate-forme
de chargement motorisée qui prend livraison des conteneurs destinés
à cette l'escale, simultanément, une autre plate forme vient se
placer à la hauteur de la porte située juste derrière le poste de
pilotage et sur la droite de l'appareil pour débarquer les plateaux,
la vaisselle, etc. L'équipage et le personnel de cabine peuvent
alors quitter l'avion, rejoindre les locaux réservés pendant que le
personnel en charge du nettoyage s'active.
Parvenu à l'escale, seul le container correspondant à cette destination est débarqué. Les bagages sont acheminés pour être chargés sur un avion en correspondance ou placés sur le tapis roulant où ils seront récupérés par leurs propriétaires. Pour éviter tout risque de substitution d'un bagage par un autre, il est prudent d'apposer une marque distinctive discrète sur le bagage permettant de s'assurer qu'il n'a été ni procédé à leur échange, ni à leur ouverture. Depuis l'attentat du 11 septembre 2001, les bagages forcés sont légion. Le voyageur récupère parfois sa valise accompagnée d'une notice "Les services de sécurité ont été obligés de forcer les serrures, mais ne sont pas responsables des dégâts causés."
Le bagage peut être placé sur le bon vol, mais dans le mauvais conteneur.(Société internationale de télécommunication aéronautique) L'acheminement des bagages est centralisé sur le réseau informatique SITA (Société internationale de télécommunication aéronautique) qui englobe plus de 391 compagnies réparties dans environ 160 pays, ce qui représente plus de 20.000 terminaux. Ce réseau véhicule également d'autres informations : administratives, techniques, commerciales, mais l'ordinateur central de recherche des bagages est situé à Atlanta (USA). C'est ce dernier qui est interrogé lors de la perte d'un bagage, dont le temps de restitution est en moyenne de 31 heures.
La durée de la plupart des escales reste inférieure à 1h30 à condition que les horaires établis soient respectés. Les raisons d'un retard peuvent être dues à des conditions climatiques, à un changement de parcours, une grève du personnel, une alerte à la bombe, etc. En cas de retard impossible à rattraper, le passager pourra manquer sa correspondance, il s'agit là d'un tracas pour le passager et d'une crainte de la compagnie qui pourra voir perdre un futur client. Bon à savoir, sur certains aéroports, les compagnies nationales sont prioritaires, précision qui a toute son importance pour arriver à l'heure. De nombreux aéroports sont fermés la nuit en raison des nuisances sonores, de la difficulté pour les passagers débarquant en pleine nuit à trouver un moyen de transport, et/ou une chambre d'hôtel, et de permettre la maintenance du site.
A
SUIVRE : MAYDAY- MAYDAY - MAYDAY (3)
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